De plus en plus courant sur les étals des magasins, les produits bio sont en vogues. Mais quel est leur intérêt pour la santé ?
L’alimentation biologique fait une grande percée en France et en Europe de manière plus globale depuis plus d’une décennie. Elle promet de produire des aliments plus sains, de meilleur goût et plus variés. Pourquoi ce nouveau mode d’agriculture est-elle en vogue, comment reconnaître ses labels, quel est le coût d’une telle alimentation et quels sont ses bénéfices ?
L’agriculture biologique, plus qu’un phénomène de mode
Alors que depuis les années 50, la France rurale a fait face à un remorcellement des parcelles et à une transformation de l’agriculture de petits paysans à une agriculture intensive sur laquelle règne une poignée d’agriculteurs, on observe aujourd’hui la tendance inverse. Si en 2011, seules 0,9% des terres agricoles cultivées dans le monde exploitaient ce mode de culture, en Europe le chiffre est plus élevé : en 2016 le bio représentait environ 6,2% de la surface agricole utile européenne et la France se plaçait en-dessous de la moyenne avec 5,70% de surface agricole utile consacrée au bio.
Dans l’Hexagone, ce chiffre ne cesse de progresser et en 2018, 10% des agriculteurs travaillaient en bio, soit une progression à 7,5% de la surface agricole bio. La France a un objectif clair à cet égard : atteindre 15% de la surface agricole utile exploitée en bio d’ici 2022. Ce plan baptisé “Ambition bio 2022”, dévoilé en 2018, doit permettre de convertir une part importante des cultures dites conventionnelles en biologique afin de répondre à la demande croissante et au défi écologique qui s’impose à nous.
Pourquoi le bio est-il en vogue ?
Si ce mode d’exploitation est en vogue, c’est qu’il a partie liée à la crise écologique : la pollution des sols et des nappes phréatiques par les pesticides et autres intrants phytosanitaires pose des risques à long terme pour l’environnement ainsi que des risques sanitaires pour nous, consommateurs. Le nombre de maladies liées à l’alimentation a explosé depuis le développement de l’agriculture intensive et ne cesse de grimper. En agriculture biologique, la plupart des produits chimiques de synthèse sont interdits, hormis le Bt, le pyrèthre, le sulfate de cuivre et le soufre.
Depuis les années 1970 et la parution de manifestes écologiques (René Dumont, René Riesel), les consommateurs accordent une plus grande importance à leur environnement et à la préservation de la planète et de sa biodiversité. Puisqu’il est possible de s’alimenter sans polluer autant (l’élevage intensif reste la première de cause de pollution au monde), de nombreuses personnes ont fait le choix de se tourner vers des initiatives biologiques, qui n’ont cessé d’être plus populaires. Aujourd’hui, l’agriculture biologique est réellement rentrée dans les mœurs, mais pas encore dans tous les foyers, son coût pouvant être rédhibitoire.
Comment reconnaître la nourriture bio ?
Si vous désirez parvenir à vos fins en achetant majoritairement ou uniquement des produits bio, vous pouvez vous tourner vers les chaînes de coopératives telles que Biocoop ou bien Les Nouveaux Robinsons, ou vers les enseignes de distributions dédiées à ces produits telles que Naturalia, ou encore vers les AMAP (Association de Maintien d’une Agriculture Paysanne) qui livrent des paniers hebdomadaires à leurs adhérents.
Si vous vous rendez en supermarchés, vous devrez garder un œil sur deux labels : le label AB pour agriculture biologique, qui correspond au cahier de charges de l’Union Européenne, et le label Nature et Progrès, qui précède le label AB en France et est plus strict.
Quel est le coût de l’alimentation bio ?
Si l’agriculture biologique n’est pas pas critiquée pour ses principes, son prix de vente fait en revanche grincer des dents. Parce que le rendement est souvent moindre et que la récolte nécessite plus de main d’œuvre, ce mode d’exploitation résultent en des produits plus coûteux. En moyenne les fruits et légumes bio sont plus chers de 44% qu’en conventionnel, mais les chiffres varient, certains avançant des différences de l’ordre de 75%, tandis que les défenseurs de l’agriculture biologique assurent que celle-ci n’est pas si élevée. En règle général, le bio reste cependant plus onéreux et n’est ainsi pas destiné à toutes les bourses.
Quels sont les bénéfices d’une alimentation biologique ?
Comme on l’a dit, l’agriculture biologique, au contraire de l’agriculture conventionnelle, se passe de la majorité des pesticides. Certaines études tendent à montrer un lien entre ingestion de pesticides et développement du cancer, altération du patrimoine génétique et de la fertilité, tumeurs cérébrales, maladie de Parkinson, diabètes et lymphomes non hodgkiniens. Il paraît donc raisonnable de s’en passer autant que faire se peut.