Près d’une infection urinaire sur cinq liée à une hygiène insuffisante dans la cuisine

Image d'illustration. Cuisine avec plaque vitro céramiqueADN
Contrairement aux idées reçues, une étude révèle qu’environ 20 % des infections urinaires seraient liées à de mauvaises pratiques d’hygiène dans la cuisine, et non à l’utilisation des toilettes. Ces découvertes interpellent sur les risques méconnus du quotidien.
Tl;dr
- 18 % des infections urinaires liées à la viande contaminée.
- Mauvaises pratiques d’hygiène en cuisine, facteur majeur de risque.
- Femmes et quartiers modestes, populations plus exposées.
Un tournant inattendu dans la lutte contre les infections urinaires
Si l’on pense spontanément à la salle de bain pour expliquer une infection urinaire, c’est désormais du côté de la cuisine qu’il faudrait porter son attention. Une équipe de chercheurs américains, dont le travail a été récemment publié dans la revue mBio, bouleverse les idées reçues : près d’un cas sur cinq d’infection urinaire (UTI) serait attribuable à une mauvaise gestion de la viande crue dans les foyers.
Cuisine et contamination : les véritables coupables
L’étude s’est penchée sur plus de 5 700 souches d’Escherichia coli, isolées aussi bien chez des patient·e·s souffrant d’infections urinaires que dans des viandes achetées localement entre 2017 et 2021. Le résultat est sans appel : environ 18 % des échantillons responsables d’UTIs sont génétiquement identiques à ceux retrouvés dans la viande, notamment le poulet et la dinde. « Les infections urinaires sont depuis toujours considérées comme un problème individuel, mais nos recherches révèlent un enjeu de sécurité alimentaire », souligne le professeur Lance B. Price, cité par CBS News. En somme, le problème ne se limite plus à l’intimité ou à l’anatomie.
Plaques à découper et mains sales, risques sous-estimés
Pourquoi ce lien avec la cuisine ? La voie est, au fond, assez évidente : manipuler de la viande crue sans précaution – mains mal lavées, ustensiles contaminés ou emballages qui fuient – permet à certaines bactéries animales d’accéder indirectement aux voies urinaires humaines. Ce phénomène touche particulièrement les produits issus du poulet (près de 38 % des échantillons testés) et de la dinde (36 %), contre seulement 14 % pour le bœuf et 12 % pour le porc.
Inégalités sociales et prévention efficace en cuisine
L’analyse met aussi en lumière une réalité sociale préoccupante : les habitantes et habitants des quartiers modestes voient leur risque augmenté de 60 %. Les femmes ainsi que les personnes âgées restent les plus vulnérables. Dès lors, prévenir ces infections revient aussi à revoir nos gestes culinaires quotidiens. Pour réduire les risques liés à une mauvaise hygiène alimentaire, il est recommandé :
- Laver soigneusement ses mains avant/après avoir touché de la viande crue.
- Dédier planches/ustensiles distincts pour viandes et légumes.
- S’assurer que la viande soit bien cuite et emballée hermétiquement.
Prendre soin de sa santé urinaire commence peut-être tout simplement… par un peu plus d’attention devant son plan de travail.
