Progestatifs et risque de méningiome : nouvelles recommandantions de l’ANSM
Ces dispositifs pourraient présenter un risque de développement de méningiome, une forme de tumeur au cerveau, chez la femme.
Jeudi 2 mars, l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) a publié de nouvelles recommandations relatives aux progestatifs, auxquels on a recours dans diverses pathologies féminines, mais aussi dans certaines pilules contraceptives.
Les progestatifs pourraient présenter un risque de développement de méningiome chez la femme. Certains d’entre eux étaient déjà sous surveillance, comme Androcur, Lutenyl, Lutéran et génériques.
Progestatifs : un « effet classe » ?
Dans son communiqué, l’ANSM explique qu’« Un effet ‘classe », en d’autres termes commun à toute une catégorie de médicaments, « des progestatifs sur le risque de méningiomes ne peut être exclu ».
Le méningiome est une sorte de tumeur au cerveau, qualifiée de bénigne car même s’ils peuvent induire de graves troubles neurologiques, il ne se mue pas en métastases mortelles.
Contextes d’utilisation de ces molécules
Les progestatifs interviennent dans diverses pathologies gynécologiques telles que l’endométriose, les fibromes, règles longues et/ou abondantes, troubles du cycle, dans le traitement hormonal substitutif (ménopause inclue) mais aussi en obstétrique (infertilité, avortements à répétition).
Au mois de janvier dernier, un comité d’experts avait été constitué en vue de formuler des recommandations encadrant le risque de méningiome pour ces traitements, en attendant de résultats de nouvelles études épidémiologiques. Les autres progestatifs sous surveillance sont les progestatifs médrogestone (Colprone), progestérone à 100 mg et 200 mg (Utrogestan et génériques), dydrogestérone (Duphaston) et dienogest (génériques de Visanne).
Ce que recommande l’ANSM
L’agence indique qu’en cas d’antécédent de méningiome ou de méningiome existant, la contre-indication des traitements doit être de mise, hors exception à évaluer par des médecins. En outre, il doit être prescrit à la dose minimale efficace avec une durée d’utilisation la plus courte possible.
L’ANSM ajoute que l’intérêt à poursuivre le traitement doit « être réévalué régulièrement (tous les ans), notamment aux alentours de la ménopause, le risque de méningiome augmentant fortement avec l’âge ».
Enfin, une IRM cérébrale devra être réalisée dans les cas de signes cliniques neurologiques évocateurs d’un méningiome (comme maux de tête, troubles de la vision, du langage, de la mémoire et de l’audition, nausées, vertiges, convulsions, perte de l’odorat, faiblesse ou paralysie).