Ce petit rongeur surprenant présente des facultés et une longévité extraordinaire. Détiendrait-il les clefs de la longévité humaine ?
Loin d’être un canon de beauté l’hétérocéphale, ou rat-taupe nu de son petit nom, n’en est pas moins un animal des plus surprenant. Ce rongeur originaire d’Afrique de l’Est à la peau glabre, aux yeux atrophiés et dents proéminentes atteint des records de longévité. Il vit jusqu’à 30 ans, soit 10 fois plus que des souris, et est incroyablement résistant. Pour en percer les mystères, une soirée de charité est organisée ce lundi 13 à Paris à l’hôtel George V par la Fondation pour la recherche en physiologie.
Longévité et résistance record du rat-taupe nu
L’argent récolté ira à la création d’un laboratoire exclusivement consacré à l’étude de ce petit animal qui pourrait bien détenir les clefs de la longévité humaine. Si l’homme avait les mêmes facultés, il pourrait vivre jusqu’à 600 ans. Mais ce n’est pas la seule caractéristique du rat-taupe nu.
L’animal est ultra-résistant et ne connait pas la maladie. Il passe toute son existence en bonne santé et garde la même apparence du début à la fin. Et malgré sa durée de vie très longue, l’animal de moins de 10 centimètres et 40 grammes ne développe ni cancers, ni rides, ni maladies mentales et semble immunisé au vieillissement. Il semble également résister à la douleur et à la privation d’oxygène, en plus de pouvoir ralentir son processus de développement.
Grâce à l’activité physique ?
Le cardiologue et nutritionniste Frédéric Saldmann, porteur du projet d’étude de ce rongeur, déclare au Parisien : “Ce rat, avec lequel nous avons 93 % de gènes communs, semble résister à tout, notamment au cancer, aux maladies cardiovasculaires et neurodégénératives”.
Le chercheur, qui a déjà eu la chance d’observer une colonie d’une centaine d’individus originaires d’Ethiopie et conservés à l’Ecole vétérinaire de Maisons-Alfort (Val-de-Marne), avance des hypothèses sur cette longévité record. Peut-être que l’activité physique est la clef comme l’explique M. Saldmann : “En les observant, j’ai constaté qu’ils n’arrêtaient pas de cavaler. Or, quand un humain fait trente minutes de sport par jour, il libère 1.004 molécules protectrices et diminue de 40 % les risques de contracter une maladie grave”.