Seulement trois types de neurones nous pousseraient à manger
Seulement 3 neurones pourraient contrôler votre envie de manger, suggère une étude sur les souris.
Tl;dr
- Des chercheurs ont découvert un circuit cérébral simple contrôlant la mastication chez les souris.
- Ce circuit a aussi un impact sur l’appétit, agissant comme un suppresseur d’appétit.
- La destruction de ce circuit provoque une surconsommation de nourriture.
Le contrôle de la mastication et de l’appétit
Une équipe de chercheurs américains a fait une découverte surprenante : un circuit cérébral constitué de seulement trois types de neurones régule les mouvements de mastication chez les souris. Mais ce n’est pas tout, ce circuit semble aussi avoir un effet sur leur appétit.
Une découverte inattendue
Christin Kosse, neuroscientifique à l’Université Rockefeller, reconnaît que la nouvelle est surprenante. « Nous ne nous attendions pas à ce que la limitation de la mastication puisse agir comme un suppresseur d’appétit », dit-elle. En effet, des dommages dans une région du cerveau appelée hypothalamus ventromédial étaient déjà connus pour causer l’obésité chez l’homme. Kosse et son équipe ont donc décidé d’examiner de plus près les neurones de cette région chez les souris.
Les neurones BDNF, clés de la mastication et de l’appétit
Ils ont découvert que des perturbations dans l’expression d’une protéine appelée facteur neurotrophique dérivé du cerveau (BDNF) étaient liées au métabolisme, à la suralimentation et à l’obésité. En utilisant une technique appelée optogénétique pour activer les neurones BDNF chez certaines souris, ils ont observé que les rongeurs perdaient presque tout intérêt pour la nourriture, qu’ils soient repus ou affamés. Ils ignoraient même la tentation de friandises grasses et sucrées, équivalent à un délicieux gâteau au chocolat.
Le rôle des neurones BDNF
Cela suggère que les neurones BDNF occupent une place plus loin dans la chaîne de décision, entre mâcher ou ne pas mâcher. À l’inverse, l’inhibition du circuit neuronal BDNF chez les souris augmentait drastiquement leur compulsion à mâcher et à grignoter tout, y compris des choses indigestes. De plus, lorsque de la nourriture était disponible, ils en consommaient jusqu’à 1 200 % de plus que la normale en un temps déterminé.
On en pense quoi ?
Cette découverte, aussi étonnante qu’importante, permet d’entrevoir de nouvelles perspectives dans la compréhension des troubles alimentaires et de l’obésité. Elle souligne l’importance de la mastication dans la régulation de l’appétit et pourrait à terme ouvrir la voie à de nouvelles approches thérapeutiques.