Le système de psychiatrie à la française est-il dépassé ?
L’association UNAFAM dénonce dans un rapport paru vendredi 2 décembre l’isolement dont souffrent les familles ayant des proches victimes de troubles psychiatriques.
Le système de prise en charge français est-il encore adapté ? Selon l’Union nationale de familles et amis de personnes malades et/ou handicapées psychiques (UNAFAM), les carences sont nombreuses. Manque de formation du personnel médical, manque d’informations, délais de prise en charge trop longs… Pour les familles, il y a beaucoup à faire pour améliorer la situation de la psychiatrie en France.
L’isolement des familles au cœur du problème
L’étude organisée par l’UNAFAM a porté sur 2800 familles parmi les 12.000 que réunit l’association. Les familles comptaient toutes au moins un membre souffrant de troubles psychiques sévères comme la schizophrénie ou la bipolarité.
Un tiers seulement des familles connaît les instances de défense des patients. Un problème quand dans la plus grande partie des cas, l’accompagnement est effectué par les proches et non par un médecin. 19% des familles se disent « inquiètes » pour l’avenir de leur proche malade et pour leur propre vie, et 16% d’autres se disent « impuissantes ». Sont aussi pointées du doigt des structures de taille insuffisante parce que partagées avec des personnes souffrant de troubles moins importants. Enfin, dans la majorité des cas, les délais de prise en charge sont trop longs, supérieurs à cinq ans pour 20% des familles.
« Il y a un encroûtement de la psychiatrie »
Dans « Le Monde », Claude Finkelstein, l’ancienne présidente de la Fédération Nationale des Patients en Psychiatrie (FNAPSY), dénonce « un encroûtement de la psychiatrie qui n’a pas saisi des moments où elle aurait dû évoluer.»
Le gouvernement va lancer en janvier un comité de pilotage chargé de travailler sur les problèmes de la psychiatrie française. La loi Santé prévoit, elle, un suivi plus local grâce à des « communautés psychiatriques de territoire ». L’imminence de l’élection présidentielle amènera sans doute les différents candidats à se positionner sur le sujet dans les prochains mois.