Une étude révèle un lien génétique entre la misophonie, l’anxiété et la dépression
La misophonie est-elle liée génétiquement à l'anxiété et la dépression ? Une nouvelle étude le révèle.
Tl;dr
- La misophonie provoque des réactions intenses à des sons courants.
- Des recherches suggèrent une corrélation génétique avec l’anxiété et la dépression.
- Les personnes atteintes de misophonie ont tendance à internaliser leur détresse.
La misophonie : une sensibilité exacerbée à des sons ordinaires
La misophonie est un trouble qui provoque chez ceux qui en souffrent une réaction intense à des sons aussi banals que le bruit de la respiration, de la mastication ou du ronflement. Si l’agacement ressenti par la majorité des gens face au crissement des ongles sur un tableau est généralement bien compris, la réaction suscitée par la misophonie peut être tout aussi vive.
Un lien génétique avec d’autres troubles psychiatriques
Une étude récente suggère une prévalence plus élevée de la misophonie qu’on ne le pensait auparavant. Dirk Smit, psychiatre à l’Université d’Amsterdam, et son équipe ont découvert qu’elle partageait des gènes avec l’anxiété, la dépression et le syndrome de stress post-traumatique. Après avoir analysé les données génétiques de plusieurs bases de données, ils ont constaté que les personnes se déclarant atteintes de misophonie étaient plus susceptibles de posséder des gènes associés à ces troubles psychiatriques ainsi qu’à l’acouphène.
Des symptômes variés et une internalisation de la détresse
La réaction à un son déclencheur peut varier, allant de l’irritation et la colère à une détresse interférant avec la vie quotidienne. Les personnes atteintes de misophonie ont tendance à internaliser leur détresse. Selon « Smit et son équipe », la misophonie serait basée sur les sentiments de culpabilité provoqués par l’irritation et la colère plutôt que sur l’expression comportementale de la colère elle-même.
Étonnamment, les personnes atteintes de troubles du spectre autistique (TSA) seraient moins susceptibles de souffrir de misophonie, bien qu’elles aient généralement une tolérance réduite aux sons. Cela suggère que la misophonie et les TSA pourraient être des troubles relativement indépendants en ce qui concerne la variation génomique.
Une piste pour la recherche
Si cette étude offre de précieuses indications pour la recherche future, Smit et son équipe mettent en garde contre le fait que leurs données provenaient principalement de populations européennes, et que les résultats pourraient donc ne pas être applicables à d’autres populations. De plus, la misophonie n’était pas médicalement diagnostiquée dans leurs échantillons de données, mais seulement auto-déclarée, ce qui pourrait également biaiser les résultats.
On en pense quoi ?
La misophonie est un trouble encore mal compris, mais cette recherche offre une nouvelle perspective en établissant un lien potentiel avec d’autres troubles psychiatriques. Il s’agit d’une avancée encourageante qui pourrait aider à mieux comprendre et traiter la misophonie à l’avenir.