Le risque de démence augmente chez les personnes vivant près des axes routiers
Une étude canadienne montre que les personnes vivant près d'axes routiers fréquentés auraient plus de chance de souffrir de démence.
Les routes rendent fou ! C’est ce qui ressort d’une vaste étude canadienne publiée jeudi 5 janvier qui montre une augmentation du risque de démence, notamment la maladie d’Alzheimer, chez les personnes vivant à coté de grand axes routiers. En plus des risques liés à la qualité de l’air, du bruit ou simplement d’une vue pue agréable, vivre près d’une route fréquentée pourrait bien nuire à la santé mentale.
Un risque qui augmenterait en s’approchant des routes
Les chercheurs expliquent dans leur étude publiée au sein de la revue scientifique The Lancet qu’ils ont étudié les données de plus de 6 millions de personnes vivant dans la région canadienne de l’Ontario, sur une période de 11 ans. En cherchant l’impact du trafic routier sur trois maladies neurodégénératives, la maladie de Parkinson, la sclérose en plaque et la maladie d’Alzheimer, ils sont constaté une relation avec cette dernière.
Sur tous les cas de démence observés, ils estiment que 7 à 11% d’entre eux peuvent être associés à l’exposition prolongée au trafic routier. Le risque décroit au fur et à mesure que l’on s’éloigne des axes, avec un maximum de 7% en vivant à moins de 50 mètres puis 4% entre 50 et 100 mètres et 2% entre 100 et 200 mètres, tandis qu’au delà le risque est nul.
Pas de lien de cause à effet, une étude à approfondir
Les auteurs suggèrent “que le trafic routier pourrait être une source de stress environnemental capable de favoriser l’apparition de la démence”. Les scientifiques notent que si à titre individuel le risque peut paraître faible, 20% de la population étudiée vivait dans la zone la plus à risque et les démences touchent déjà plus de 10% des 75-84 ans. Pour autant l’étude ne fait pas l’unanimité dans la communauté scientifique.
Pour le Pr Tom Dening, en charge du centre pour la vieillesse et la démence de l’Université britannique de Nottingham, l’étude ne “dit pas si le petit accroissement du risque de démence est le résultat d’un effet direct ou indirect de l’exposition au trafic”. Des limites que reconnait le principal auteur de l’étude, Hong Chen, dans des propos rapportés par Le Monde : “Nous n’avions pas accès à toutes les données sur les habitudes et comportement de cette population, sur le tabagisme, la prise de médicaments… Aucune étude épidémiologique n’est parfaite”. Il s’agit donc d’approfondir et de tester l’hypothèse pour déterminer l’existence d’un lien de cause à effet ou non.