Une équipe franco-brésilienne a étudié les moustiques propageant le virus Zika ainsi que la façon dont l’épidémie s’est répandue en Amérique latine et dans les Caraïbes et les conclusions sont surprenantes.
L’équipe franco-brésilienne s’est penchée sur les deux variétés de moustiques qui transmettent le virus Zika. Contrairement à ce que l’on pourrait penser devant l’ampleur importante de l’épidémie, les deux moustiques porteurs du virus sont en fait de très piètres vecteurs de la maladie, contrairement au virus Chikungunya par exemple.
Une étude sur les moustiques vecteurs du Zika
Les scientifiques ont étudié les deux espèces de moustiques porteurs du virus. Anna-Bella Faouilloux, entomologiste et directrice de l’unité arbovirus et insectes vectoriels à l’Institut Pasteur de Paris explique : “Le virus Zika n’avait jamais circulé en Amérique latine et aux Caraïbes et nous n’avions aucune idée de la compétence des moustiques Aedes aegypti et Aedes albopictus à y jouer le rôle de vecteur“.
La scientifique explique l’objet de leur étude : “Leur capacité vectorielle a été étudiée au cours de trois étapes : l’infection du moustique au cours d’un repas de sang contenant le virus, la dissémination du virus dans son organisme après avoir franchi la barrière de l’estomac, et la transmission du virus à partir des glandes salivaires lors d’une piqûre“.
Les moustiques, très mauvais vecteurs de contamination
L’équipe de scientifiques s’est aperçu qu’il fallait deux semaines après que le moustique ait pris un repas de sang contaminé par le virus pour qu’il puisse le transmettre à son tour. Un délai particulièrement long, surtout comparé aux 2 ou 3 jours pour le virus du Chikungunya. L’espérance de vie d’un moustique étant de 2 semaines à 2 mois, cela réduit de beaucoup les probabilités d’être piqué par un moustique contaminé.
Les moustiques étant de très mauvais vecteurs de transmission du virus, les scientifiques expliquent l’étendue de l’épidémie par le fait que la “faible compétence vectorielle est contrebalancée par la présence d’une population humaine importante, sans immunité vis-à-vis du virus Zika faute d’y avoir précédemment été exposée, vivant au contact de grosses populations de moustiques“.
Ce serait donc la combinaison d’une forte densité humaine à proximité de zones à forte densité de moustiques qui aurait permis l’explosion de cas au Brésil mais aussi la facilité de voyage et la mondialisation du commerce qui aurait permis la dissémination de l’épidémie sur le continent américain.