Alimentation : un lien entre émulsifiants et risque de maladies cardiovasculaires
Une surconsommation de ces additifs semble jouer un rôle dans l'émergence de maladies cardiovasculaires.
Des chercheurs de l’Inserm, de l’Inrae et des universitaires parisiens suggèrent, dans une étude publiée ce jour dans le British Medical Journal, « une association entre les apports alimentaires d’additifs émulsifiants et un risque accru de maladies cardiovasculaires ».
Dans un communiqué, l’Institut national de la santé et de la recherche médicale précise que l’étude se base sur les données sanitaires de 95 442 adultes français, « sans antécédents de maladie cardiovasculaire qui ont participé volontairement à l’étude de cohorte NutriNet-Santé entre 2009 et 2021 ».
L’étude en détails
Durant les deux premières années de suivi, les volontaires devaient renseigner en ligne tout aliment ou boisson consommés. Pour chacun d’entre eux, présence et quantité d’additifs étaient croisés. Et l’Inserm précise que les participants devaient faire connaître « tout événement cardiovasculaire majeur, « qui ont été validés par un comité d’experts après examen de leurs dossiers médicaux ».
Quel résultat ? Après considération de facteurs de risque de maladies cardiovasculaires, les chercheurs ont « constaté que des apports plus élevés en celluloses totales (additifs correspondants aux codes E460 à E468, NDLR) étaient associés à des risques plus élevés de maladies cardiovasculaires ».
Les additifs pointés du doigt
Et ces apports sont ceux en E460, E466, E472b, E471, E472, E472c et E339. L’Inserm ajoute :
Parmi ces émulsifiants, l’ester lactique des monoglycérides et diglycérides d’acides gras (E472b) était associé à des risques plus élevés de maladies cardiovasculaires et de maladies cérébrovasculaires.
Quels sont les aliments concernés ? Un très grand nombre de familles : plats préparés, sauces, desserts ou biscuits industriels, bonbons, glaces…
Une meilleure information du consommateur
Ce n’est bien sûr pas la première étude à associer aliments industriels ultra-transformés et risques pour la santé, qu’il s’agisse d’obésité, de cancers, de diabète voire de dépression.
En ce qui concerne l’étude en question ici, l’Inserm convient qu’elle constitue « une unique étude observationnelle, qui ne peut donc pas établir de causalité à elle seule ». Ils relèvent aussi que la proportion de femmes étudiée (près de 8 sur 10) est l’une de ses limites. Mais ces résultats « apportent de nouvelles connaissances clés au débat sur la réévaluation de la réglementation relative à l’utilisation des additifs dans l’industrie alimentaire, afin de mieux protéger les consommateurs ».
Une information qui pourrait par exemple passer par, et c’est à l’étude, bandeau sombre autour du logo nutriscore quand le produit est ultra transformé.