Certains spécialistes s'attendent à une maladie qui se mue en endémie poursuivant sa circulation à circuler et provoquant des retours réguliers.
La pandémie de Covid-19 n’est pas terminée que certains experts nous alertent sur la possibilité de survenue d’autres épidémies.
Il y a quelques jours, le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, disait à propos de la fin de la pandémie actuelle : « Nous n’en sommes pas encore là ». S’il reconnait qu’au bas mot 90 % de la population mondiale présente une forme d’immunité, il nuance en précisant que « des lacunes dans la surveillance, les tests, le séquençage et la vaccination continuent à créer les conditions idéales pour l’émergence d’un nouveau variant préoccupant qui pourrait causer une mortalité significative ».
De pandémie à virus endémique ?
Or c’est l’OMS qui est seule habilitée à dire qu’une pandémie est terminée. Et les spécialistes s’attendent plutôt un passage de pandémie à virus endémique. Comme la grippe ou la rougeole, il pourrait être amené à circuler toujours, et provoquer des résurgences de façon régulière.
De fait, la probabilité de ne jamais pouvoir l’écarter définitivement est forte. Philippe Sansonetti, microbiologiste à l’Institut Pasteur, explique :
Pour éradiquer un virus, il faut que la maladie soit cliniquement visible, qu’il n’y ait pas de réservoir animal, et disposer d’un vaccin très efficace, qui protège à vie. Le Covid-19 coche toutes les mauvaises cases.
Le virus circule trop
Étienne Simon-Lorière, directeur de l’unité génomique évolutive des virus à ARN à l’Institut Pasteur lui aussi, ajoute qu’« on laisse aujourd’hui beaucoup trop circuler le virus ».
Pourquoi ? Les nombreuses possibilités de mutations du virus, plus ou moins sévères : « Même si ça nous arrange tous de croire cela, on n’a aucune raison de penser qu’il va devenir plus sympathique ».
À quoi s’attendre ?
Arnaud Fontanet, expert en maladies émergentes à l’Institut Pasteur, ajoute : « on a retrouvé une bonne dizaine de coronavirus chez des chauves-souris qui pourraient potentiellement infecter l’homme« . Nos interactions avec les animaux étant toujours plus importantes, en investissant davantage de zones à travers le monde, nous contribuons à leur émergence.
Et pour ce spécialiste, « Malheureusement, aujourd’hui on est encore dans la réaction, pas dans l’anticipation ». Outre des confinements décrétés rapidement, il faut « avoir une capacité de développement de tests très précoce ». De manière à procéder à des isolements plus efficaces.