Covid-19, une maladie impossible à éradiquer ?

Photo d'illustration. Un flacon de vaccin contre le Covid. Pixabay
Certains spécialistes s'attendent à une maladie qui se mue en endémie poursuivant sa circulation à circuler et provoquant des retours réguliers.
La pandémie de Covid-19 n’est pas terminée que certains experts nous alertent sur la possibilité de survenue d’autres épidémies.
Il y a quelques jours, le directeur général de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, disait à propos de la fin de la pandémie actuelle : “Nous n’en sommes pas encore là”. S’il reconnait qu’au bas mot 90 % de la population mondiale présente une forme d’immunité, il nuance en précisant que “des lacunes dans la surveillance, les tests, le séquençage et la vaccination continuent à créer les conditions idéales pour l’émergence d’un nouveau variant préoccupant qui pourrait causer une mortalité significative”.
De pandémie à virus endémique ?
Or c’est l’OMS qui est seule habilitée à dire qu’une pandémie est terminée. Et les spécialistes s’attendent plutôt un passage de pandémie à virus endémique. Comme la grippe ou la rougeole, il pourrait être amené à circuler toujours, et provoquer des résurgences de façon régulière.
De fait, la probabilité de ne jamais pouvoir l’écarter définitivement est forte. Philippe Sansonetti, microbiologiste à l’Institut Pasteur, explique :
Pour éradiquer un virus, il faut que la maladie soit cliniquement visible, qu’il n’y ait pas de réservoir animal, et disposer d’un vaccin très efficace, qui protège à vie. Le Covid-19 coche toutes les mauvaises cases.
Le virus circule trop
Étienne Simon-Lorière, directeur de l’unité génomique évolutive des virus à ARN à l’Institut Pasteur lui aussi, ajoute qu’“on laisse aujourd’hui beaucoup trop circuler le virus”.
Pourquoi ? Les nombreuses possibilités de mutations du virus, plus ou moins sévères : “Même si ça nous arrange tous de croire cela, on n’a aucune raison de penser qu’il va devenir plus sympathique”.
À quoi s’attendre ?
Arnaud Fontanet, expert en maladies émergentes à l’Institut Pasteur, ajoute : “on a retrouvé une bonne dizaine de coronavirus chez des chauves-souris qui pourraient potentiellement infecter l’homme“. Nos interactions avec les animaux étant toujours plus importantes, en investissant davantage de zones à travers le monde, nous contribuons à leur émergence.
Et pour ce spécialiste, “Malheureusement, aujourd’hui on est encore dans la réaction, pas dans l’anticipation”. Outre des confinements décrétés rapidement, il faut “avoir une capacité de développement de tests très précoce”. De manière à procéder à des isolements plus efficaces.