Diabète : La consommation de nitrites associée à un risque plus important
C'est la première fois que le lien entre diabète de type 2 et consommation excessive de nitrites est démontré.
Mardi 17 janvier, la revue PLOS One a relayé les conclusions d’une étude démontrant que les personnes présentant un degré d’exposition important aux nitrites ont « un risque plus élevé de développer un diabète de type 2 », qui est le plus courant en France (92% des cas).
Elle a été conduite par une équipe de chercheurs issus de l’Inserm, de l’INRAE, de l’Université Sorbonne Paris Nord, d’Université Paris Cité et du Cnam.
Démonstration inédite de ce lien
Bernard Srour, chercheur post-doctoral à l’Inserm, et Mathilde Touvier, directrice de recherche Inserm résument : « Il s’agit de la première étude de cohorte à grande échelle qui suggère une association entre les nitrites provenant d’additifs et un risque potentiellement accru de diabète de type 2« .
Les données que ces deux auteurs principaux et d’autres scientifiques ont pu analyser proviennent de 104 168 participants issus de la cohorte NutriNet-Santé, entre 2009 et 2021. Aucun n’avait ce type de diabète au début du suivi.
Le cadre de l’étude
Concrètement, les participants avaient à renseigner via un questionnaire leurs habitudes alimentaires. Lieu de résidence et d’autres critères ont été pris en compte.
Pourquoi ? Car, rappellent les chercheurs, nitrites et nitrates sont présents naturellement « dans certains aliments (notamment les légumes) ainsi que dans l’eau et les sols, et les pratiques agricoles et industrielles peuvent accentuer ce phénomène ».
Nitrites sous forme d’additifs
Les nitrites, ajoutés par l’industrie agro-alimentaire, sont ainsi « utilisés pour empêcher le développement de bactéries pathogènes, comme les salmonelles et la listeria« , et sont surtout présents dans la charcuterie, note l’Anses.
Ainsi, les scientifiques ont pu observer que « les participants ayant une exposition plus élevée aux nitrites (provenant spécifiquement d’additifs alimentaires, mais aussi de sources ‘non-additifs’) présentaient un risque plus élevé de développer un diabète de type 2 ».
Il faut réduire les taux de nitrites
Les auteurs de l’étude précisent encore que l’augmentation du risque de développer ce diabète « était de 27% pour les personnes ayant la plus forte consommation de nitrites totaux, par rapport à ceux ayant la plus faible consommation ».
Selon eux, « Ces résultats fournissent un nouvel élément de preuve dans le contexte des discussions actuelles concernant la nécessité d’une réduction de l’utilisation des additifs nitrités dans les viandes transformées par l’industrie alimentaire ».
En revanche, aucun lien entre exposition aux nitrates et risque de diabète de type 2 n’a été soulevé.