Le gluten n’est peut-être pas le problème dans le syndrome de l’intestin irritable
Vous souffrez du syndrome de l'intestin irritable ? Le coupable pourrait ne pas être le gluten, selon l'étonnant "effet Nocebo".
Tl;dr
- De nombreuses personnes sont sensibles au blé ou au gluten.
- Les patients atteints de SII peuvent développer des habitudes alimentaires désordonnées.
- Les croyances sur le gluten peuvent provoquer un « effet nocebo ».
Le mystère de l’intolérance au gluten
Il est bien connu que le blé ou le gluten peuvent provoquer des réactions allergiques, des cas de maladie cœliaque ou des intolérances chez certaines personnes. Cependant, le diagnostic reste difficile, faute de biomarqueurs fiables. Les cliniciens dépendent souvent des auto-rapports des patients.
Le syndrome de l’intestin irritable et le gluten
Chez les patients atteints du syndrome de l’intestin irritable (SII), les symptômes gastro-intestinaux apparaissent sans dommage visible sur le système digestif. Bon nombre de ces patients croient que des aliments spécifiques, comme le gluten ou le blé, déclenchent leurs symptômes, les incitant à exclure ces aliments de leur régime sans consulter un diététicien ou leur médecin.
Il n’est donc pas surprenant qu’environ un tiers des patients atteints de SII développent des habitudes alimentaires désordonnées et des perceptions de la nourriture qui peuvent elles-mêmes causer des symptômes, tels que l’orthorexie, soit une préoccupation malsaine pour une alimentation saine. Ces croyances peuvent provoquer un « effet nocebo », où les patients ressentent des symptômes en raison de leurs croyances et attentes concernant une substance qu’ils supposent être la cause de leurs problèmes, mais qui est en réalité inerte – un « nocebo ».
La recherche sur le gluten et le SII
Dans le Lancet, des chercheurs britanniques et néerlandais ont publié une étude innovante. Les patients sensibles au gluten ont été répartis en quatre groupes, chacun soumis à un régime différent. Les résultats ont montré que les patients qui consommaient du gluten et qui croyaient en consommer avaient des symptômes nettement plus graves que les trois autres groupes.
On en pense quoi ?
Il est essentiel de comprendre que l’intolérance au gluten est un sujet complexe et controversé. Les patients ne doivent pas se laisser influencer par les idées reçues et doivent toujours consulter un professionnel de santé avant de modifier leur alimentation. Par ailleurs, des approches psychologiques, telles que la thérapie cognitivo-comportementale, peuvent aider à gérer les symptômes du SII, soulignant l’interaction profonde entre le cerveau et l’intestin.