L’interdiction de vendre du tabac aux mineurs mal appliquée par les buralistes selon une étude
Une étude parisienne met en cause les buralistes qui accepteraient de vendre du tabac aux adolescents malgré l'interdiction.
A l’aube du mois sans tabac en novembre, une étude parisienne remet en cause les buralistes et les accuse de continuer à vendre du tabac aux mineurs malgré l’interdiction. A la vue des résultats de l’enquête menée auprès des jeunes, il semblerait que 90% des ados fumeurs déclarent se fournir en tabac chez les buralistes en toute illégalité.
90% des ados disent acheter leur tabac chez les buralistes
Si les ados fument un peu moins, une étude publiée dans le magazine médical Revue des Maladies Respiratoires s’est demandée où les jeunes fumeurs se fournissaient en tabac alors qu’il est normalement illégal de leur en vendre. Les travaux menés par le Pr Bertrand Dautzenberg, pneumologue à la Pitié Salpêtrière, se sont fait sur la base des réponses de 13.567 jeunes, dont une grande partie de mineurs avec 7025 collégiens entre 12 et 15 ans et 3299 lycéens entre 16 et 17 ans.
Sans surprise, les résultats viennent confirmer ce qui n’étonnera pas grand monde : ils sont en moyenne 90,7% à se fournir chez les buralistes en dépit de la loi sensée les protéger. Ils sont tout de même 74,6 % entre 12 et 15 ans à ne pas recourir à des moyens détournés pour se fournir en cigarettes et le chiffre ne fait qu’augmenter avec 92 % entre 16 et 17 ans.
Les débitants attaquent en justice un auteur
L’étude nous informe également qu’ils sont 3,2 % à fumer quotidiennement parmi les collégiens, 19 % des lycéens mineurs et 22 % des lycéens majeurs. Les auteurs notent également : « Avoir acheté du tabac avant 12 ans chez un buraliste était associé à un score de dépendance à 16–17 ans élevé comparé à ceux qui n’avaient acheté chez un buraliste qu’après 15 ans ». Des résultats qui remettent en question les mesures anti-tabac du gouvernement et le rôle des buralistes.
Cette enquête n’a pas laissé de marbre du coté des débitants de tabac qui, représentés par la Confédération des buralistes, ont lancé un procès contre le Pr Dautzenberg. Ils lui demandent 55.000 euros de dédommagement, soit un euro par buraliste. Selon eux les jeunes se fournissent par internet et ont menti aux enquêteurs pour éviter de risquer leur filon.