C'est un médicament censé lutter contre le diabète de type 2 qui est détourné pour ses effets amincissants.
Sur le réseau social chinois TikTok, le mot-clé #Ozempic culmine à plus de 500 millions de vues, et ce succès inquiète de nombreux spécialistes. Car cet antidiabétique est populaires pour l’un de ses effets, à savoir des « amincissantes ».
Au-delà du danger potentiel qui découle de son détournement, des tensions apparaissent sur son approvisionnement.
Ozempic : des vidéos mises en avant
Ainsi, le réseau social recommande directement les vidéos liées à la perte de poids quand un internaute tape le terme « Ozempic« . Des séquences qui promeuvent le médicament, postées par des utilisatrices.
L’une d’elles, une utilisatrice états-unienne, raconte alors qu’on la voit plus mince qu’avant : « J’ai commencé Ozempic il y a six semaines… Je n’ai fait aucun exercice, je me suis juste injecté le produit ! ».
Des pertes de poids importantes
C’est le laboratoire Novo Nordisk qui le commercialise en France depuis 2019. Il indique, à propos de l’Ozempic, qu’il concerne « le traitement du diabète de type 2 insuffisamment contrôlé » chez l’adulte. Son principe actif se fixe sur les récepteurs d’une hormone qui contrôle la glycémie et stimule la libération d’insuline quand le taux de glucose dans le sang est élevé.
En outre, il ralentit la vidange de l’estomac et induit donc une diminution de l’appétit, accompagnée de pertes de poids importantes, de l’ordre de 10% en un an. Cet effet secondaire a permis au principe actif d’être commercialisé à une dose plus importante aux Etats-Unis pour traiter l’obésité sous le nom de Wegovy.
En France, le Wegovy a reçu un avis favorable de la Haute autorité de santé (HAS) il y a quelques semaines. Et il est à ce jour réservé aux personnes très obèses avec une maladie associée.
Effets secondaires potentiellement graves
Si l’Agence nationale du médicament (ANSM) n’observe pas de « pic particulier ou hausse brutale ces derniers mois de la consommation », elle reconnait que l’Ozempic a connu des « tensions d’approvisionnement » dues à l’augmentation de la demande à l’échelle mondiale.
Le Pr Jean-Luc Faillie, de l’université de Montpellier, a indiqué à l’AFP qu’au-delà de nausées, « il existe aussi des risques plus rares mais plus graves comme des pancréatites aigües, qui peuvent survenir même à doses faibles, des troubles biliaires, de rares cas de constipation sévère qui peuvent conduire à l’obstruction intestinale ». Mais aussi, un « risque accru de cancer de la thyroïde« après plusieurs années sous traitement.