Santé publique France note que les femmes sont de plus en plus exposées.
Ce mardi 4 juillet, Santé publique France publie les résultats d’une étude sur les cas de cancer en France.
Entre 1990 et 2023, soit en moins d’un quart de siècle, leur nombre a doublé dans l’Hexagone. Et depuis le début de cette année, le nombre de nouveaux cas s’établit à 433 000.
Etude sur 19 cancers les plus fréquents
L’étude, menée en collaboration avec l’Institut national du cancer (Inca), du réseau des registres des cancers Francim et du service de biostatistique-bioinformatique des Hospices Civils de Lyon (HCL), fixe l’âge médian du diagnostic à 70 ans chez l’homme, et 68 ans chez la femme pour 2023.
Le travail statistique portait sur 19 cancers les plus courants et les tumeurs invasives. Plus précisément, l’augmentation entre 1990 et 2023 est de 98% chez l’homme et 104% chez la femme.
Comportement et modes de vie jouent un rôle
Certes, cette forte hausse découle du fait que la population augmente et vieillit. Mais les chercheurs relèvent que le risque relatif aux comportements et modes de vie augmente également.
Et chez les femmes, ces transformations de la démographie n’expliquent que 50% de la hausse de l’incidence des nouveaux cancers, ce qui est beaucoup moins le cas chez les hommes.
La différence hommes-femmes
Comment expliquer une incidence plus forte chez les femmes désormais ? Le Dr Florence Molinié, présidente de Francim, a expliqué à l’occasion d’une conférence de presse :
Le facteur majeur est la consommation de tabac, qui a augmenté à partir de certaines générations de femmes après celles des hommes.
D’autres différences encore, pointées par la spécialiste :
Pour les hommes, il y a beaucoup d’évolutions plutôt favorables, sauf pour le mélanome de la peau, les cancer du pancréas et du rein qui continuent à augmenter. Pour les femmes, les évolutions sont défavorables pour davantage de localisations.
Des cancers évitables pour moitié
Chez la femme toujours, l’incidence des cancers découlant en partie par la consommation de tabac « augmente considérablement », écrivent les auteurs de l’étude. Et elle est en repli chez l’homme.
Et si la mortalité par cancer diminue grâce aux progrès de la médecine et une précocité plus marquée des diagnostics, « près de la moitié des cancers pourraient être évités grâce aux changements de nos comportements et de nos modes de vie », note l’Inca. Sédentarité, obésité, tabagisme, consommation d’alcool, exposition aux ultraviolets sont parmi ces « causes évitables ».