Exercice et risque cardiaque : hommes et femmes doivent-ils bouger autant ? Les dernières découvertes

Image d'illustration. Activite physique travail bureauADN
Une étude récente s’est penchée sur les besoins en activité physique chez les hommes et les femmes pour réduire le risque de maladies cardiovasculaires. Les résultats apportent un éclairage nouveau sur les différences de prévention selon le sexe.
Tl;dr
- Les femmes bénéficient plus vite du sport pour le cœur.
- Les hommes doivent doubler l’effort pour le même effet.
- L’intensité et la régularité restent essentielles pour tous.
Des bénéfices inégaux selon le sexe
Si l’on savait déjà que l’activité physique régulière est essentielle à la santé cardiaque, une récente étude vient bousculer certains acquis. Jusqu’à présent, la recommandation « universelle » de 150 minutes d’exercice modéré par semaine était considérée comme la référence pour tous. Mais faut-il vraiment appliquer la même règle aux femmes et aux hommes ? C’est la question posée par des chercheurs ayant analysé les données de plus de 80 000 personnes issues de la cohorte britannique UK Biobank.
L’étude qui change la donne
Publiée dans Nature Cardiovascular Research, cette recherche révèle une différence de taille : les femmes voient leur risque de maladie coronarienne baisser d’environ 30 % avec environ 250 minutes d’activité physique hebdomadaire. Les hommes, eux, doivent fournir près du double — soit environ 530 minutes par semaine — pour espérer un bénéfice similaire. Même en se limitant aux recommandations standard (150 minutes), l’avantage reste notable : réduction de risque relative d’environ 22 % chez les femmes contre seulement 17 % chez les hommes.
Pour mieux comprendre ce constat, voici quelques facteurs évoqués par les auteurs :
- Différences hormonales et métaboliques, notamment liées à l’œstrogène chez les femmes.
- Composition musculaire et corporelle, avec une prépondérance de fibres lentes chez les femmes offrant potentiellement un meilleur rendement minute par minute.
- Effort perçu et intensité réelle, certaines femmes fournissant peut-être davantage d’efforts sur des durées équivalentes.
Nouvelles perspectives pour la prévention cardiovasculaire
Difficile cependant d’appliquer ces résultats à la lettre. L’étude reste observationnelle ; elle ne démontre pas formellement une relation de cause à effet. Les différences dans le type ou l’intensité des exercices pratiqués pourraient également biaiser l’analyse. Toutefois, ce travail souligne un message fort : le rapport dose-bénéfice de l’activité physique dépend aussi du sexe.
Conseils pratiques et limites à garder à l’esprit
Inutile donc, messieurs, de céder à la panique ou de vouloir systématiquement doubler vos séances. Mais si votre objectif est une protection optimale contre les maladies cardiaques, augmenter progressivement volume et intensité pourrait s’avérer pertinent. Quant aux femmes, inutile non plus de réduire vos efforts : la régularité demeure primordiale pour entretenir durablement sa santé cardiovasculaire.
Un dernier point essentiel : toute reprise ou adaptation majeure d’exercice doit être discutée avec son médecin traitant, notamment en cas d’antécédents cardiaques ou de limitations physiques. La clé réside toujours dans une approche personnalisée — bien loin des solutions « toutes faites ».
