Un somnifère courant associé à une hausse de 90 % du risque d’insuffisance cardiaque

Image d'illustration. Rayon PharmacieADN
Une récente étude révèle qu’un somnifère couramment utilisé pourrait augmenter de 90 % le risque d’insuffisance cardiaque chez ses consommateurs. Cette découverte soulève des inquiétudes quant à la sécurité de ce médicament largement prescrit.
Tl;dr
- Mélatonine associée à +90% de risque d’insuffisance cardiaque.
- Effet préoccupant après un an d’utilisation régulière.
- L’étude est observationnelle, prudence recommandée pour l’automédication.
Un supplément « naturel » sous la loupe
Mélatonine : ce nom évoque pour beaucoup une solution douce, en vente libre, censée favoriser le sommeil sans danger. Pourtant, une vaste étude relayée par l’American Heart Association (AHA) jette aujourd’hui un sérieux doute sur l’innocuité du complément lorsqu’il est consommé sur le long terme. Alors que les troubles du sommeil inquiètent de plus en plus les spécialistes pour leur impact cardiovasculaire, ces résultats suscitent un émoi tout particulier dans la communauté scientifique.
Une étude de grande ampleur soulève l’alerte
Les chercheurs ont passé au crible cinq ans de dossiers médicaux électroniques provenant de plus de 130 000 adultes souffrant d’insomnie chronique. Ils ont constaté que ceux ayant utilisé la mélatonine pendant au moins douze mois voyaient leur risque d’insuffisance cardiaque bondir de près de 90 % par rapport à ceux n’en ayant jamais pris (4,6 % contre 2,7 %). Pire encore : parmi les usagers réguliers — identifiés par au moins deux prescriptions espacées d’au moins 90 jours — le danger demeurait significatif. Ces personnes étaient aussi près de 3,5 fois plus souvent hospitalisées pour insuffisance cardiaque, et leur taux de mortalité toutes causes confondues doublait quasiment sur la période.
Mise en garde face à la généralisation des compléments
Pourquoi cette révélation est-elle si préoccupante ? D’abord parce que la mélatonine bénéficie d’une image rassurante et naturelle, largement commercialisée comme une aide sans risque contre l’insomnie. Pourtant, son innocuité cardiovasculaire restait jusqu’ici très peu étudiée sur le long terme. Alors même que des millions d’individus se tournent vers ce produit chaque année, les scientifiques appellent désormais à la vigilance. Les troubles du sommeil eux-mêmes étant déjà associés à des risques accrus d’hypertension ou de maladies coronariennes, toute donnée supplémentaire méritait une attention renforcée.
Quels réflexes adopter ?
Pour être clair : l’étude menée par l’AHA, strictement observationnelle, ne démontre pas un lien de cause à effet entre mélatonine et insuffisance cardiaque. Plusieurs facteurs — gravité de l’insomnie, autres affections comme la dépression ou l’anxiété — pourraient biaiser ces conclusions. Toutefois, face aux chiffres relevés chez les consommateurs réguliers ou prolongés, voici quelques recommandations essentielles :
- Consultez un professionnel de santé avant toute utilisation prolongée.
- Prenez en compte vos antécédents cardiaques et facteurs de risque.
- N’oubliez pas que « naturel » ne rime pas toujours avec « sans danger ».
Les alternatives non médicamenteuses telles que l’hygiène du sommeil ou la thérapie cognitivo-comportementale pourraient offrir des solutions tout aussi efficaces… mais nettement moins risquées à long terme.
