Alzheimer : le café, un allié potentiel selon les scientifiques
Selon une récente étude de l'Inserm, la consommation de deux à quatre tasses de café par jour pourrait diminuer le risque d'Alzheimer. Intriguant, n'est-ce pas ? Qu'en pensez-vous ?
Tl;dr
- Consommation de café pourrait ralentir le déclin cognitif et Alzheimer.
- Rôle des récepteurs A2A dans la progression de la maladie.
- La caféine pourrait bloquer ces récepteurs, prévenant ainsi les troubles de la mémoire.
- Un essai clinique visant à vérifier l’effet de la caféine est en cours.
Une puissante alliée contre Alzheimer : la caféine
Des chercheurs de l’Inserm, de l’Université de Lille et du CHU de Lille ont apporté des éléments suggestifs sur un lien possible entre la consommation de café et le ralentissement du déclin cognitif lié à l’âge, notamment dans le contexte de la maladie d’Alzheimer.
Le rôle des récepteurs A2A dans la maladie
La maladie d’Alzheimer est le résultat d’une dégénérescence lente des neurones. L’augmentation de l’activité des récepteurs A2A dans le cerveau des personnes atteintes de cette maladie reste en grande partie incomprise.
Récemment, les chercheurs ont pu démontrer chez la souris que l’augmentation précoce de l’expression des récepteurs A2A favorise la perte des « synapses dans l’hippocampe, déclenchant ainsi de manière précoce des troubles de la mémoire ».
Mais il y a une autre dimension importante dans cette affaire. Les scientifiques ont découvert qu’un dysfonctionnement spécifique des cellules microgliales pourrait jouer un rôle dans la perte des synapses. Émilie Faivre, co-autrice de l’étude, explique que ces dernières découvertes « suggèrent que l’augmentation d’expression des récepteurs A2A modifie la relation entre les neurones et les cellules microgliales ».
La caféine, une solution prometteuse
En 2016, la même équipe de recherche a démontré que la caféine peut réduire les troubles cognitifs liés à la maladie d’Alzheimer chez les souris, bloquant l’activité des récepteurs A2A.
« En décrivant, dans notre nouvelle étude, le mécanisme par lequel l’augmentation pathologique de l’expression des récepteurs A2A entraîne une cascade d’effets conduisant à une aggravation des troubles de la mémoire, nous confirmons l’intérêt de pistes thérapeutiques qui pourraient agir sur cette cible. » explique David Blum, directeur de recherche à l’Inserm.
Un essai clinique en cours à Lille
Aujourd’hui, un essai clinique de phase 3 est en cours au CHU de Lille. Il vise à évaluer l’effet de la caféine sur les fonctions cognitives de patients atteints d’Alzheimer, une maladie qui affecte près de 900 000 personnes en France.
Les résultats de cet essai pourraient confirmer le potentiel de la caféine en tant que traitement pour ralentir, voire empêcher, le développement de troubles de la mémoire et d’autres symptômes cognitifs et comportementaux liés à cette maladie.