Appel à la grève le 27 janvier à l’Etablissement français du sang

Quatre syndicats de l’Etablissement français du sang (EFS) ont déposé un préavis de grève pour le 27 janvier, inquiets des menaces pesant selon eux sur l’activité et l’emploi de cet établissement public, a-t-on appris jeudi de sources concordantes.
CFDT, FO, CGT et CFE-CGC ont déposé un préavis et appellent à un rassemblement à 13H00 devant le ministère de la Santé où sera remis une pétition pour “obtenir des réponses et des engagements pour l’avenir de l’EFS et des emplois”, disent-ils dans un communiqué commun. Ils évoquent “des hypothèses de travail extrêmement inquiétantes” selon lesquelles “entre 500 et 1.200 emplois” pourraient être supprimés en 2016.
Contactée, la direction de l’EFS confirme le préavis de grève mais ne commente pas les rumeurs sur l’emploi, réaffirmant seulement “son attachement à un dialogue social de qualité”. Elle précise par ailleurs que la continuité du service sera assurée le 27 janvier, via des assignations.
Le risque majeur pesant sur l’EFS est lié à la fin de son monopole sur certains produits.
A la suite d’une décision du Conseil d’Etat de juillet 2014, la concurrence pourra après le 31 janvier commercialiser en France un type de plasma thérapeutique, dit “SD”, dès lors que sa production inclut un procédé industriel.
Cette décision, fondée sur la réglementation européenne, taille une brèche dans le monopole exclusif de l’EFS pour ce type particulier de produits d’origine sanguine dits “labiles”. Elle fait suite à la requête de la société Octapharma France, du groupe suisse Octopharma, qui souhaitait obtenir en France une autorisation de mise sur le marché pour son produit “Octaplas”, un “plasma SD”.
“Le laboratoire français du Fractionnement et des biotechnologies, chargé de fabriquer les médicaments dérivés du sang”, constitue une autre menace car “il fait pression sur le gouvernement pour obtenir lui aussi le droit de faire des prélèvements de plasma en France”, ajoute Serge Dominique Dominique Rochard, délégué central FO.
“Si ce laboratoire obtient le droit de prélever, n’importe quelle société au moins européenne pourra exiger le même droit”, et c’est “tout notre modèle économique qui est ébranlé”, craint-il.
L’EFS, qui compte quelque 9.800 salariés, est actuellement l’unique opérateur civil de la transfusion sanguine. Il détient notamment le monopole du prélèvement, de la préparation et de la distribution aux établissements de santé des produits sanguins labiles (c’est-à-dire les produits sanguins d’origine humaine destinés à être transfusés à un patient –sang total, plasma, cellules sanguines).