Menu
Actusante.netActusante.net
Navigation : 
  • Actualités
  • COVID-19
  • Actualités
  • COVID-19

Les généralistes ferment leurs cabinets, les urgentistes retirent leur badge de grévistes

Avatar
Grève > Marisol Touraine > Politique
Par Rédaction,  publié le 23 décembre 2014 à 19h10, modifié le 6 janvier 2015 à 18h32.

Malgré un “accord historique” avec les urgentistes, le gouvernement n’en a pas fini avec les médecins: les généralistes ont commencé mardi à fermer leur cabinet, amorçant la fronde des libéraux contre le projet de loi santé, pour toute la durée des fêtes.

Saluant un “progrès social” inédit depuis 14 ans, l’Association des médecins urgentistes de France (Amuf) a levé mardi son préavis de grève, démarré la veille. En limitant le temps de travail hebdomadaire à 48 heures (conformément au droit européen), avec une rémunération des heures supplémentaires après la 39e, la ministre de la Santé Marisol Touraine a répondu aux principales revendications des urgentistes. Et éteint un premier foyer de contestation.

“La reconnaissance du plancher de 39 heures et le déclenchement des heures supplémentaires à partir de ce plancher est un accord historique”, s’est réjoui le président de l’Amuf, Patrick Pelloux, soulignant des “échanges de qualité” avec le gouvernement.

Pour l’heure, aucune perturbation n’a été signalée dans les hôpitaux, mais les urgentistes, qui n’ont jamais cessé de travailler, arborant juste un badge de gréviste, restent sur le qui-vive : la grève des médecins libéraux pourrait entraîner un afflux de patients pendant les fêtes, propices aux épidémies.

Premiers à entrer dans la danse, les généralistes sont appelés par leur principaux syndicats à garder porte close et à faire la grève des gardes.

La revalorisation de la consultation de 23 à 25 euros, et la réécriture, voire le retrait, du projet de loi santé, sont au coeur de leurs revendications. Ils dénoncent notamment la délégation de la vaccination aux pharmaciens, le pouvoir accru des agences régionales de santé ou la généralisation du tiers payant d’ici à 2017 (dispense d’avance de frais).

S’il restait difficile mardi d’évaluer le nombre de grévistes, les libéraux n’étant pas obligés de déposer un préavis, les syndicats promettent une “mobilisation historique”. Ainsi, Claude Leicher, le président du principal syndicat de généralistes MG France, a évoqué mardi “un mouvement d’une ampleur inégalée”. “Dans les régions les plus mobilisées, 80% des cabinets médicaux sont fermés”, selon son syndicat.

‘Ras-le-bol’ sur le terrain

A Lyon, une centaine de personnes ont manifesté devant l’ARS de Rhône-Alpes, scandant le slogan “MG en danger” ou portant des pancartes sur lesquelles on pouvait lire “Non aux harcèlements des caisses” ou “Non à la discrimination de la MG” (médecine générale).

A Carcassonne, une quarantaine de manifestants ont également fait entendre leur mécontentement. “Nous sommes abrutis de tâches administratives et n’avons plus le temps nécessaire pour exercer la médecine correctement”, a déploré auprès de l’AFP le dr Jean-François Malves, 46 ans.

“La goutte, ou plutôt le seau qui fait déborder le vase, c’est la mise en place d’ici 2017 du tiers payant pour tous”, qui fait craindre aux généralistes des contraintes techniques et des retards de remboursement. “Car avec dix régimes de Sécu et 400 mutuelles, nous savons très bien que ce sera très difficile”, explique le dr Malves. A Bordeaux, Eric, généraliste de 42 ans, explique “faire une grève déontologique”, assurant quelques heures de présence le matin et l’après-midi et filtrant les appels pour ne pas refuser d’urgences. “C’est la première grève de ma vie”, assure-t-il.

A Saint-Ouen, Daniel Chalet, généraliste retraité qui, à 68 ans, exerce une activité réduite pour pallier le manque de praticiens, fait grève “par solidarité”. Mais il “trouve qu’il aurait été plus astucieux de faire grève en janvier, hors période de vacances”. De fait, MG France avait d’abord annoncé une journée de grève pour le 6 janvier, “quatre ans jour pour jour après le blocage du tarif de la consultation à 23€”, qu’il maintient. La date du 23 décembre permettait au syndicat de faire front avec la Confédération des syndicats médicaux français (CSMF), qui appelle à la grève du 24 au 31.

Marisol Touraine a repoussé l’examen de son projet de loi santé par le Parlement à avril, promis la réécriture de certains points et la relance des discussions sur le tiers payant. Mais ces travaux attendront “la rentrée”, a-t-elle fait valoir lundi.

D’ici là, les spécialistes auront rejoint le mouvement, à l’appel par la CSMF et d’autres syndicats. Les cliniques, elles, fourbissent leurs armes, invitées par la Fédération de l’hospitalisation privée à fermer dès le 5 janvier.

En ce moment

COVID-19
Covid-19 : Emmanuel Macron souhaite envoyer 3 à 5% des doses de vaccins dans les pays pauvres
Sang
Leucémie : une étude constate le lien entre les pesticides et la maladie
Génétique
Froid : une personne sur cinq dispose d’un gène protecteur
  • Mentions Légales
  • Archives
  • Gestion des données personnelles
  • Bien choisir sa mutuelle santé
© 2021 - Tous droits réservés sur les contenus du site Actusante.net